11ème Partie - ZIDANE ET MACHIAVEL

Publié le par courtonne

EPILOGUE

 

A la suite d’un concours de circonstances que n’est pas sensé contrôler l’équipe italienne (Zidane était filmé, ce qui a permis de décortiquer son attaque qui était difficilement perceptible à l’œil nu,  l’arbitre et les 2 arbitres de touche n’avaient rien vu, seul le quatrième arbitre sous la pression du gardien de but italien a consulté l’enregistrement vidéo), et après 4 minutes d’hésitation au cours desquelles Materazzi , qui a depuis récupérer attend  en restant ausol la sanction, l’arbitre sort le carton rouge.

 

Dans la plus grande dignité Zidane quitte le terrain.

 

L’on a pu noter aussi la promptitude des techniciens chargés de la retransmission à nous montrer l’action,

 

L’ équipe d’Italie gagne aux tirs aux buts. Et reçoit la coupe du monde 2006

 

Materazzi la déguise en la couvrant d’un chapeau aux couleurs du drapeau italien. Cela s’appelle une mascarade (déguisement) (voir figure 66),

 

Une finale de coupe du monde de football est généralement un fête, ou se mêlent à la fois l’immense joie de l’équipe méritante et de tout le pays triomphant, la tristesse et l’amertume des perdants, tout cela devant l’enthousiasme de milliards de spectateurs

 

Ces mêmes spectateurs viennent apprécier un spectacle qui n’a de valeur que si le talent des artistes peut s’exprimer en fonction de règles précises, claires et déclarées.

 

Si les professionnels ont compris la supercherie parce qu’ils savent que devant un enjeu de cet importance, tous les coups sont permis, à condition de ne pas se faite prendre, les simples spectateurs, les naïf supporters enthousiastes, ou les contemplateurs neutres n’ont pas du tout apprécier cette mascarade tolérée par la structure organisatrice, ou ne l’on en tout cas pas comprise.

 

Le héros de cette finale sur le plan sportif, c’est celui qui a insulté, agressé, transgressé.

 

 C’est, sur le plan martial, car cette finale a dévié dés la 38 ème seconde  sur ce terrain , celui qui a été humilié, sur un ippon, c'est-à-dire une attaque déterminante réalisée en 3 dixièmes de seconde, après 13 secondes d’insultes et de provocations continues.

 

Les repères du spectateur et de l’homo sapiens, mammifère parmi d’autres mammifères sont éclatés.

 

C’est pour cela que l’impression de malaise perdure plus d’un an après l’évènement, et que celle ci n’est pas prête d’être effacée.

 Mais il est un autre malaise, c’est l’agitation de Materazzi depuis cette date, face au silence superbe de Zinédine Zidane. Pourquoi?

 

Lorsqu’un mammifère subit le rite de domination d’un autre mammifère, il joue le jeu du groupe et sacrifie au rite de soumission qui varie selon les espèces. : Il présent sa croupe, sa gorge ses organes génitaux. etc…Le dominant renifle le parfum de la victoire et passe son chemin.

 

Le vaincu retourne ensuite vivre sa vie et connaît maintenant un peu mieux sa place  au sein de la meute ou du clan ;

 

Nous avons vu, et c’est indéniable que Zidane a humilié Materazzi selon un rite de domination.

 

La réponse de la société a poussé Materazzi a avoir un comportement totalement contraire au comportement instinctif.

 

Zidane est imperturbable depuis le début.

Il accepte, en discutant peu la sanction du représentant de la structure organisatrice d’un jeu ludique et sportif, il précise 3 jour après qu’il ne regrette rien, et depuis, silence total sur le sujet..

 

La réaction de Materazzi est tout autre ; Il récolte bien sur les fruits de sa gloire, dans, le tapage et l’excès

 

Son cerveau profond sait qu’il a été humilié devant la planète entière,.et qu’il n’a pas respecter les règles de l’espèce. Il doit en faire beaucoup, souvent, trop, pour compenser une action qu’il ne peut accepter.

 

 Toutes les actions qu’il conduira ne pourront être que de mauvais goût , décalées, que ce soit une publicité ou il arrête de sa poitrine une boule d’acier, d’un ouvrage ou il invente des phrases qu’il aurait pu dire à son adversaire, des déclarations fracassantes sur le refus de Zidane de le recevoir pour une mise au point.

Il est possible que jamais il ne réalise ce rite de soumission Cette affaire ne serait pour lui classée et l’ivresse de 2006 pourrait retomber.

 

Pour Zidane, il est probable que l’évolution soit inverse. A la tristesse et la colère d’être tombé dans le piège machiavélique tendu, il est en paix avec son cerveau profond.

Il est probable que le temps efface 2006 petit à petit, et que le calme qu’il ressent dans son cerveau profond sublime encore plus encore plus ce personnage surprenant.

 

Et la mémoire collective dans tout cela.

 

Les milliards de spectateurs ont été déboussolés, interpellés.

Beaucoup ont souffert, et nous savons maintenant que c’est par ce que l’icône. a été piégé.

 

Nous savons que la structure organisatrice a tenté de rattraper l’erreur en sacrant Zidane meilleur joueur du mondial 2006.

Après la parution d’un article sur « l’attaque interdite dans le numéro de karaté bushido du mois de juillet 2007,j’ai eu l’occasion d’échanger avec des journalistes et des éditeurs du milieu sportif.

J’ai noté qu’en un an, la pensée des medias qui forge l’opinion public n’a pas évolué.

 

 

Rien ne m’a été épargné, et en gardant l’anonymat de mes interlocuteurs dont je respecte par ailleurs le travail, voilà livrés quelques extraits des pensées.

-          Zidane nous a fait perdre la coupe du monde. On ne lui pardonnera jamais( qu’a fait la FIFA pour permettre à l’artiste de s’exprimer dans les règles établies ?)
      

C’est un voyou et ce n’était pas la première fois qu’il ne se contrôlait pas ( 14 gestes seulement ,  de la même veine que celui-ci, en épargnant l’adversaire qui l’avait agressé, seulement, en réponse à des milliers d’attaques dangereuses. et parfois méchantes dont il a été l’objet.)

 Par contre l’impunité dont ont bénéficiée Cannavaro et Materazzi  ouvre des perspectives aux apprentis agresseurs des terrains de football

 

C’est un mauvais exemple pour la jeunesse.(l’attaque de Zidane était franche , alors que les autres étaient sournoises  perverse et dangereuses.) 

 

C’est du passé, nous avons maintenant l’actualité et démarrons maintenant le tour de France (beau sujet en effet pour illustrer l’éthique sportive)

 

Etc…

 

Rien ne résiste à une analyse un tant soit peu approfondie de tous ces propos

 

Le spectateur honnête a été trompé.

 

Jusqu’à quand peut-on illusionner l’homme en le berçant par le zapping permanent sur le superficiel de l’actualité, sans approfondir le moindre sujet. En tout cas, on ne peut zapper sur ce sujet de société

 

Que retiendra l’homo sapiens de ce geste. ?

L’homme moderne a inventé, disons pour simplifier, depuis la Grèce antique, et  pour se distraire des jeux,. L’objectif de ces jeux est  pour le pratiquant d’avoir une activité ludique et physique , et pour le spectateurs un spectacle.

 

Ces spectacles sportifs privilégient parfois la violence, parfois l’adresse...

Sous  Athènes la lutte appelée le pancrace autorisait la mort avec toutes les attaques possibles, doigts dan les yeux, fractures cervicales etc…

Aujourd’hui les combats de « free fighting » vont très loin, mais préservent la vie des combattants

 

C’est le même mammifère qui s’exerce dans ces discipines

 

Le football ne répond pas à la même logique. C’est un jeu d’adresse collective avec un ballon, ou il ne doit pas y avoir d’agression.

 

A l’occasion  d’une rencontre importante en 2006, un équipe a transformé ce jeu d’adresse en un affrontement rituel de provocation qui a été suivi d’un rituel de domination , ou il y a eu un vainqueur. Ce vainqueur, c’est Zinédine Zidane.

 

La structure organisatrice a été dépassée, ou s’est volontairement laissée dépasser par l’évènement.

 

Les partisans de la morale se sont élevés contre le geste ( qui a dit que Kant a les mains propres, mais qu’il n’a pas de mains) ..

Qui a eu raison, qui a eu tort : celui qui a répondu en réalisant un geste profond qui préserve l’espèce en indiquant la hiérarchie, ou celui qui trahit en manipulant des milliards d’être humains.

 

  

ZIDANE CONTRE MACHIAVEL

 

« Les hommes sont si naïfs, et ils obéissent tellement aux nécessités présentes que celui qui trompe trouvera toujours quelqu’un qui se laissera tromper. »

Le Prince chapitre 18.

 

Que pensent de cela les milliards d’êtres humains qui ont financé, et assisté à ce spectacle.

Quelque soit leur position et leur sensibilité, ils ont tous été trompés.

 

 

Il y a tout d’abord ceux qui voulaient assister à un match de football loyal. Nous avons clairement démontré, que les équipes ne jouaient pas avec les mêmes règles. L’équipe qui a gagné est celle qui a triché et agressé. Elle n’a pas réussi à faire la différence technique avec son adversaire, et a gagné justement grâce à la tricherie et à la mise en danger physique et psychologique des ses adversaires, ce qui est totalement antinomique avec les valeurs sportives.

Ce public a donc été trompé.

 

Il  y a ceux, peu nombreux fort heureusement qui voulaient assister à une confrontation violente.

Ceux là aussi en sont pour leur argent pour plusieurs raisons.

Nous allons nous permettre un raisonnement par l’absurde.

Tout d’abord, on ne peut apprécier que sur écran et au ralenti la pureté et l’efficacité des attaques, comme le superbe Uraken de Cannavaro sue Thierry Henri, ou la projection de ce même combattant sur Zidane.

 

De plus, comme ces attaques sont interdites, elles sont dissimulées, et elles sont difficilement visibles.

 

Par ailleurs, les règles du jeu sont faussées, puisqu’un adversaire attaque un joueur qui pense lui que l’attaque est interdite.

C’est comme dans un jeu de paint ball, ou les projectiles ne sont que des jets de peinture, et où l’une des équipes tire de temps en temps à balles réelles.

 

 

De plus, pour les amateurs d’insultes, le spectateur n’entend pas ce qui se dit sur le terrain.

Ainsi, le florilège d’insultes proférées par Matérazzi n’a pas pu être apprécié par le public.

Cette catégorie de public pervers est donc aussi frustrée.

 

De toutes façon, cette catégorie de spectateurs est indésirable sur un terrain de football.

 

Reste le public italien, les descendants de Machiavel.

Ce sont certainement à eux que pensait ce théoricien de la ruse et du pouvoir en écrivant son chapitre 18 de son œuvre « Le Prince ».

 

La majorité des italiens n’est pas dupe. Sa joie de vivre naturelle a d’ailleurs depuis longtemps balayé le débat, puisque l’affaire s’est bien terminée.

 

La structure organisatrice.

 

La FIFA est la structure internationale de droit privée qui est chargée de gérer toutes les recettes de cette vaste compétition, d’organiser les championnats, et de décerner le titre de champion du monde.

  

C’est une structure qui fait sa propre loi et qui est chargée de la mettre en œuvre, sans aucun contrôle extérieur.

Montesquieu doit certainement se retourner dans sa tombe en observant un tel pouvoir sans limite.

Les décisions qui sont prises sont revêtues du sceau de l’infaillibilité pontificale.

 

Examinons son rôle dans cet évènement mondial.

l

Elle affiche des règles et en applique d’autres. Dans ce cadre deux gestes interdits doivent être mis en parallèle. En respectant la chronologie, le coup de poing de Cannavaro et le coup de tête de Zidane.

Ces deux attaques présentent des points communs et des différences.

Les points communs

- ce sont des gestes interdits sur un terrain de football ;

- ils ne sont pas vus par l’arbitrage officiel.

Les différences

- le coup de poing pouvait blesser dangereusement, le coup de tête n’avait pour objectif que d’humilier.

- l’attaque de Zidane est franche, celle de Cannavaro dissimulée.

- l’attaque de de Cannavaro a influencée le jeu puisqu’elle a étouffé une attaque

- ’attaque du joueur italien  a été ignorée, celle du joueur français sanctionnée.

 

Le match France Italie a été dés la première minute faussé.

 

Si Zidane a été expulsé, dans les conditions rocambolesques que l’on connaît, à la 109 ème minute, Cannavaro aurait du l’être à la première minute

 

 

La rencontre est totalement faussée.

 

La question qui doit être posée est la suivante 

 

Quelle est la valeur du titre de champion du monde 2006 décerné par la FIFA ?

 
Le héros de la coupe du monde 2006

 

Le cerveau profond de Zidane s’est élevé contre cette mystification.

 
L’icône à l’issue d’une carrière exceptionnelle ou il n’avait pas été épargné en insultes, agressions, injustices, s’est présenté en défenseur de la loyauté et du talent contre la ruse et la méchanceté.

 

Zidane a affronté Machiavel.

 

Souhaitons que son acte marque l’histoire du football parce qu’il sera à l’origine d’une nouvelle conception du système d’arbitrage des rencontres ou seuls, le talent, la virtuosité, la loyauté l’esprit sportif, seront récompensés.

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S
Enfin une analyse representative de la réalité<br /> des faits<br /> Bravo pour votre courage<br /> Sylvie LY
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C
décoiffant
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